3 mars 2021Une rencontre : Jean Michel Bouyer, référence de l’industrie française

Chez France ELEVATEUR, on n’oublie pas d’où l’on vient ni, comme disait Churchill, le sang, la sueur et les larmes requis pour manipuler la technologie incroyable qui existe aujourd’hui. L’histoire de France ELEVATEUR ne peut être dissociée de celle des hommes et des femmes qui ont innové. Sans ces inventions, nous n’aurions jamais eu les engins élévateurs que nous connaissons aujourd’hui. L’histoire de Jean Michel Bouyer, est intimement et subtilement liée à la nôtre. Enquête, entretien et rembobinage. 

Il était une fois, la famille Bouyer

L’aventure Bouyer commence il y a plus d’un siècle, dans les années 1900 avec Félix Bouyer, un forgeron taillandier travailleur et inventif. À Saint-Nazaire, alors qu’il fabrique à la main des outils agricoles (faux, pelles, haches), Félix prend plaisir à inventer, concevoir et manufacturer des accessoires en série. 

La période est faste : en plein essor industriel, de nombreuses nouvelles inventions naissent çà et là rapidement. L’atmosphère est propice au développement de l’imagination de tout créatif de l’époque et aux réalisations les plus farfelues. De quoi développer le secteur agricole industriel. C’est sous cette aura fructueuse que Henri Bouyer, le fils de Félix, grandit. Il fait alors partie de la célèbre escadrille des Cigognes pendant la Première Guerre mondiale, en tant que sergent mécanicien. Henri s’occupe des moteurs d’avions exceptionnels. Son mariage d’après-guerre représente l’alliance de la Loire et des Vosges. La Lorraine va finalement supplanter ses origines nazairiennes. 

La capacité d’inventivité mécanique et l’esprit technico-créatif de son père coulent dans son sang. En 1926, il fonde avec son beau-frère, Henri Ferry, une entreprise de mécanique générale. Il conçoit et fabrique des machines-outils. C’est en 1929 que naît la société Bouyer, à Tomblaine. Une entreprise lorraine, comme on l’annonçait. On y conçoit et fabrique des motoculteurs, tondeuses et outils agricoles. Pour les consommateurs, acheter un de leurs outils, c’est tout simplement acheter un “bouyer”, comme on achèterait du scotch ou un frigo. 

Alors que les engins motorisés parsèment les rêves des industriels de l’époque, Henri met en œuvre la conception d’une invention de son père, le rétroforce, un engin agricole à traction manuelle. Il finit par le motoriser et le rétroforce devient le 1er motoculteur Bouyer, un engin monoroue, au moteur carrossé, qui sera par la suite équipé de deux roues, amélioré, allégé. Henri Bouyer continue de superviser les tests terrain. 

Bouyer prend de la hauteur avec Gugumus

Avant la nacelle, l’échelle !

Les frères Gugumus sont horlogers d’Église à Strasbourg. Dans ce duo, l’un des frères est le chef des pompiers, une vocation qui va définir toute leur aventure dans le domaine des échelles et engins élévateurs. 

À Nancy, en 1874, les Gugumus créent une entreprise de fabrique d’échelles d’incendie, pour les pompiers. Les frères, comme la famille Bouyer, ne manquent pas d’ingéniosité. Ils connaissent alors le succès grâce à leur génie mécanique, pour la conception d’échelles aériennes proches de celles qu’on trouve aujourd’hui. D’ailleurs, le nom des frères n’a aucun secret pour les pompiers, même de nos jours. Les échelles sont généralement estampillées Gugumus. 

L’échelle Gugumus de 19 m, c’est la première échelle de cette taille peu encombrante. Sa manipulation ne nécessite pas une grande main d’œuvre. Ce génie a ainsi permis de développer une technologie toujours d’actualité, qui permet encore le fonctionnement des échelles remorquables ou portables ! 

Vient ensuite la Rosalie. Ah, la Rosalie ! Un prénom si doux et élégant porté par l’échelle de 19 m montée sur le châssis des camions, un emblème des camions de pompier. La marque Gugumus, c’est un gage de qualité. Le matériel hyper-qualitatif comporte en revanche un “lourd” désavantage ; il est trop lourd (une pompe Gugumus est constituée de cuivre, de bronze, de fonte ; sa manipulation nécessitant une dizaine d’hommes !).

Même si l’entreprise se diversifie dans le matériel et les accessoires pour les pompiers, sous l’impulsion de Charton et Colin, ce sont les échelles qui constitueront leur cœur de métier. Celles de 24 m sont, encore une fois, toujours utilisées aujourd’hui. 

Quand en 1978, Bouyer reprend la société Gugumus-Charton, le constructeur diversifie son activité dans une continuité logique : l’élévation de personnel. Grâce à l’association entre deux entreprises innovantes tant dans la technique que dans l’ingéniosité, Jean Michel Bouyer peut créer le premier élévateur à nacelle sur fourgon 3,5 tonnes. 

L’héritage ALBATROS par Jean Michel Bouyer

L’ALBATROS 12 m sur porteur Citroën C35, une révolution dans le secteur des engins élévateurs ! Polyvalent (sur

fourgon ou châssis-cabine), il conserve le volume intérieur intégral du fourgon. Une caractéristique unique rendue possible grâce à l’armature tubulaire, une invention de, roulement de tambour, Jean Michel Bouyer. L’énergie provient ainsi d’une pompe hydraulique ou d’un moteur auxiliaire. L’engin est hyper sécurisé : verrouillage, panneaux de commande doubles, arrêt d’urgence, contacteurs bloquant les positions à risque…

Ce dispositif ingénieux se trouve dans la continuité de l’esprit technique, ambitieux, audacieux que l’on retrouve dans la production France ELEVATEUR. 

France ELEVATEUR n’existerait pas sans les hommes mis à l’honneur dans cet article. Il est important pour nous de célébrer le passé. N’oublions jamais qui sont les personnes à l’origine de nombreuses technologies qui ont, soit permis d’en arriver où nous en sommes aujourd’hui, soit qui sont encore utilisées, de par leur praticité et modernité sans pareille. À l’occasion d’un entretien avec Jean Michel Bouyer, la troisième génération de la société Bouyer, nous avons accompli notre devoir de mémoire, à notre échelle (excusez le jeu de mots involontaire). 

Des histoires, des hommes, un génie créatif, une ambition d’innovation constante, c’est ce qui rassemble Bouyer, Gugumus et France ELEVATEUR.